Les ravitailleurs de l'USAF Les subventoins déguisées |
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Il faut tout d'abord comprendre la politique d'acquisition du Pentagone. Selon le Center for Public Integrity : Entre 1998 et 2004, 50% du budget américain (soit 900 Md$) de la défense a été utilisé pour payer des contractants. 40% de cette somme (362 Md$) est utilisée sans effectuer d'appel d'offre. C'est dans ce cadre que plus de 500 avions ravitailleurs de type KC135 doivent être remplacés. |
Ravitaillement d'un B52 |
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Le
23 mai 2003, l'US Air Force achète à Boeing 100 ravitailleurs KC767,
dont une partie en location-vente, le tout sans appel d'offre. Le contrat, dont le montant est estimé à 20 Md$, est également convoité par Airbus. Mais la procédure inabituelle du contraut et son prix élevé intriguent le Congrès américain, et une enquête de l'Inspection Générale du Pentagone est décidée. Un enquête interne de Boeing provoque, le 24 novembre 2003, le licenciement de son directeur financier, Michael Sears, ainsi que celui de Darleen Druyun. Cette dernière, ancienne responsable des achats à l'USAF, s'est fait embaucher par Boeing et a emporté avec elle l'ensemble du dossier, incluant les détails de l'offre d'Airbus. Elle a par la suite eu à purger une peine de 3 ans de prisons et a eu une grosse amende. Le 1er décembre 2003, c'est le PDG de Boeing, Phil Condit, qui est poussé à la démission. Le lendemain, le Pentagone suspend le contrat. M. Sear et Darleen Druyun |
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Le
10 octobre 2004, un vote du Congrès annule le contrat, dénonçant les
nombreuses irrégularités qui ont entaché le processus d'attribution. Le 16 Novembre 2004, le Secrétaire à l'Armée de l'Air, James Roche, démissione lui-aussi. Le 7 juin 2005, le rapport de l'inspection générale du département de la défense dénonce "L'attribution du contrat correspondait à une volonté d'attribuer une subvention déguisée à Boeing". On ne peut pas être plus clair. Le 30 juin 2006, Boeing accepte de payer une amende de 615 millions $ pour clore les enquêtes sur le scandale des ravitailleurs ainsi que sur une autre affaire d'espionnage industriel. |